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L’équinoxe d’automne approche, on rêve à l’hiver

Stéphane NIveau
L’équinoxe d’automne approche, on rêve à l’hiver

Au mois de septembre, l’équinoxe d’automne marque une bascule pour les amoureux des régions polaires : les explorations estivales du Grand Nord se terminent et les regards se tournent vers le retour de l’hiver. Explications.

Le mois de septembre est un repère important de l'année, un rendez-vous à ne pas manquer. Les kayaks d'expédition au Spitzberg sont mis à l'abri, les randonneurs des contrées islandaises et groenlandaises retournent à leur cocon et les navigateurs du Nord regagnent leur port d'attache. L'été s'éloigne. Les souvenirs de voyage s'enracinent et la rentrée scolaire marque un nouveau cycle. Mais d'un point de vue astronomique, le mois de septembre est aussi un marqueur important pour la vie sur notre planète : l'équinoxe d'automne !

Moins célèbres que les solstices d'été (juin) et d'hiver (décembre), connus pour être les journées la plus longue et la plus courte de l'année, les équinoxes correspondent au moment de l'année où le soleil se trouve au zénith (le plus haut dans le ciel) à l'équateur terrestre. Le jour et la nuit ont alors exactement la même durée, toujours en se plaçant à l'équateur. S'agissant d'une position astronomique de la Terre sur un cycle de rotation autour du soleil, le calcul des équinoxes (comme des solstices) est une affaire sérieuse et précise. Cet automne, l'équinoxe aura lieu le samedi 23 septembre 2023 à 08h49 (heure de Paris). Vu du soleil, la journée du 23 septembre, l'hémisphère nord et l'hémisphère sud seront éclairé de façon égale.

© Delta Image / Plainpicture

Mue d'hiver

Les mondes polaires se préparent à des changements radicaux. Dans l'hémisphère nord, le froid gagne du terrain vers les latitudes au sud. La mer se refroidit de plus en plus au fond des fjords où la houle est presque inexistante : la formation de la banquise s'amorce. Les animaux à poils et à plumes commencent leur mue d'hiver. Les autres se constituent un nouveau stock de graisse pour affronter l'hiver et ses températures extrêmes. Dans l'hémisphère sud le phénomène est inverse. De nombreuses espèces se préparent à migrer. Le record est détenu par la sterne arctique (Sterna paradisaea). Ce laridé d'une centaine de gramme parcoure chaque année près de 38 000 kilomètres pour changer d'hémisphère.

Les amoureux des régions polaires commencent aussi à changer de peau. Tous les regards se tournent vers les destinations enneigées. Shorts et t-shirts sont à peine rangés que déjà les doudounes, les gants, les bonnets, les carlines, les chaussettes chaudes, les pulkas, les peaux de phoques et autres matériels techniques sortent de leurs placards. Les masses humides n'ont pas encore gagné l'hémisphère nord mais certains spéculent déjà sur les centimètres de neige à venir. Dans ces contrées où la neige recouvre la taïga, les voyages d'aventure à ski, en traîneau ou en raquettes permettent d'explorer une nature toujours aussi sauvage. Sans oublier les aurores boréales qui reviendront avec la nuit. Une chose est sûre : le plaisir des régions polaires se vit avec toutes les saisons.

© Marco Gaiotti / Plainpicture

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